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Qui a financé les campagnes électorales d’Hitler : la liberté en échange du silence ? Des noms et des faits.
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Article mis en ligne le 22 octobre 2017

par Ni dieu ni maître
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Lu sous
http://reseauinternational.net/

Actuellement, en particulier à la veille du 70° anniversaire de la Victoire du 9 mai, on a rompu des lances au cours des débats pour déterminer qui avait déclaré la Seconde Guerre Mondiale, et quel avait été le rôle, dans cette affaire, du pacte Molotov-Ribbentrop. Personne n’a pris la peine d’aller chercher dans la direction d’une création du nazisme par Londres et Washington. Le secret de l’aide fournie par les Anglo-saxons à Hitler, au tout début de sa carrière politique, a été emporté dans la tombe par deux personnes.

Qui en réalité a financé l’arrivée d’Hitler au pouvoir ? Jusqu’à ce jour les historiens ne trouvent pas un accord sur le sujet : les uns pensent que les nazis étaient entretenus en secret par la Reichswehr allemande qui chérissait le rêve de prendre la revanche après la défaite lors de la Première Guerre Mondiale, d’autres prétendent que les principaux sponsors du Führer étaient des industriels allemands.

Cependant, – comme l’ont découvert mes collègues, – durant le procès de Nuremberg l’ex-président de la Reichsbank et ministre de l’économie Hjalmar Schacht a proposé, par un juste retour des choses, de mettre sur le banc des accusés ceux qui ont nourri le 3e Reich, ayant mentionné des compagnies américaines General Motors et Ford, ainsi que le gérant de la Banque d’Angleterre Montagu Norman en personne. Les américains se sont empressés de conclure avec lui un accord en lui promettant la liberté contre son silence. Ainsi le Tribunal International militaire a entièrement acquitté Schacht malgré les contestations des juristes soviétiques.

Le secret de l’aide anglo-saxonne à Hitler, au tout début de sa carrière, a été emporté par deux hommes, le financier suisse Wilhelm Gustloff (ce n’est pas un hasard si le führer a donné son nom, à titre posthume, au plus grand navire de croisière d’Allemagne) et le trésorier de la NSDAP Franz Schwarz. Hjalmar Schacht appelait Gustloff, qui a été tué en 1936 à Davos, en Suisse par un étudiant malingre, « médiateur permanent » entre les corporations anglaises et américaines d’une part, et les nazis d’autre part (d’après certaines données, Gustloff a fait l’intermédiaire de 1925 à 1929). Pour ce qui est du SS-Obergruppenführer Schwartz il mourut d’une mort non moins étrange que Gustloff : le 2 décembre 1947, il devait être libéré du camp de filtration de Ratisbonne, mais le général n’a pas pu sortir. Après le petit déjeuner, il se sentit mal, et mourut une heure et demie plus tard, à la suite de « problèmes d’estomac », comme on l’a noté dans les conclusions de l’expertise médicale. En avril 1945, Schwarz avait brûlé dans la « maison marron » (l’état-major de la NSDAP à Munich) tous les documents bancaires qui auraient pu compromettre les représentants des pays vainqueurs, et pour cette raison, comptait naïvement sur de l’indulgence.

C’est de la direction de la compagnie Shell qu’Hitler reçut sa première valise de billets.

Mais en dépit du fait que deux témoins des plus importants se sont tus pour toujours, certains historiens ont réussi à obtenir des preuves du soutien financier anglo-saxon à Hitler et à ses sbires. En particulier, l’Italien Guido Giacomo Preparata, qui s’est consacré à l’étude des liens des nazis avec les cercles d’affaire de Londres et de Washington, pendant près de deux décennies, désigna par leurs noms ceux qui avaient amené les « bruns » au pouvoir : « Qui a financé les nazis dès le début ? D’après une légende ridicule, qui s’est obstinément imposée dans la société, les nazis se finançaient eux-mêmes, en collectant de l’argent à leurs meetings politiques ». Et plus loin, Preparata prouve de façon convaincante : la majeure partie des moyens financiers du parti nazi était d’origine étrangère. Les clans financiers d’outre-Atlantique des Morgan et des Rockefeller promurent à Wall Street des actions de IG Farbenindustrie et de toute une série d’usines chimiques allemandes, à travers la banque Chase National (plus tard la création de Krupp passa sous le contrôle de la Standard Oil de Rockefeller), et à travers la banque Dillon et Reid – Vereinigte Stahlwerke Alfred Thiessen. « En 1933, quand il fut compréhensible avec une incontestable clarté que la compagnie AEG avait financé Hitler, écrit Preparata, 30% des actions appartenaient à son partenaire américain, General Electric. De sorte, suppose l’historien, que « pendant 15 ans, de 1919 à 1933, l’élite anglo-saxonne s’est activement mêlée de la politique allemande, avec l’intention de créer un mouvement obscurantiste qui puisse être utilisé comme pion dans la grande intrigue géopolitique… Ce ne sont pas l’Angleterre et l’Amérique qui ont créé l’hitlérisme, mais ce sont bien elles qui ont créé les conditions dans lesquelles ce phénomène a pu apparaître.

Et voici ce qu’écrivait un autre spécialiste des flux financiers qui affluaient vers Hitler, l’historien allemand Joachim Fest : « A l’automne 1923, Hitler se rendit à Zürich et en revint, comme on le dit, « avec un coffre bourré de francs suisses et de dollars en coupures ». C’est-à-dire qu’à la veille de la tentative du « putsch de la bière » quelqu’un a fourni au führer une somme importante en liquide ». Ce « quelqu’un », d’après certaines données, ne serait autre que sir Henry Deterding, directeur de la compagnie anglo-hollandaise Shell. Il financera Hitler aussi plus tard, par l’entremise de Wilhelm Gustloff. Fait intéressant, le tribunal de Munich qui a jugé l’affaire des putschistes, a pu seulement prouver que le parti nazi avait reçu 20 000 dollars des industriels de Nuremberg pour organiser l’émeute. Pourtant, les dépenses des partisans d’Hitler ont été estimées à au moins 20 fois plus ! En avril 1924, Hitler fut condamné à cinq ans de prison pour haute trahison, mais il est libéré déjà en décembre, acquiert la villa “Berghof” et lance le journal renouvelé “Völkischer Beobachter ». Avec quel fric, on se le demande ? « A partir de 1924, écrit Joachim Fest, les industriels et les financiers partisans d’Hitler (Thyssen, Vogler, Schroeder et Kirdorf) ont transmis secrètement des sommes significatives aux nazis. De plus, la direction des émeutiers et les fonctionnaires du parti reçurent des salaires en monnaie étrangère ». Il est remarquable que Vogler et Schroeder étaient des hommes d’affaires américains plutôt qu’allemands, ils amassaient leur capital essentiellement au-delà de l’océan. Parmi les sponsors d’Hitler, on trouve d’autres figures controversées, par exemple le chef de l’IG Farben Max Warburg – le frère du directeur de la Federal Reserve Bank de New York Paul Warburg. Ou Carl Bosch, chef de la division allemande de Ford Motor Company. Et comment les industriels allemands auraient-ils pu souhaiter l’arrivée d’Hitler au pouvoir ? En effet, les nationaux-socialistes ne souhaitaient pas moins que les bolcheviks limiter les industriels !

Ce pour quoi Henry Ford a été récompensé par l’ordre suprême du III° Reich

Puisque on parle de Ford : en 1931, une journaliste du journal américain Detroit News, arrivant en Allemagne pour prendre une interview auprès d’Adolf Hitler, politicien d’avenir, aperçut avec surprise, au dessus de son bureau, la photo d’une personne qui lui était familière, Henri Ford. « Je le considère comme mon inspirateur », expliqua Hitler. Mais Ford n’était pas seulement l’inspirateur du nazi principal, c’était aussi son généreux mécène. Ford et Hitler s’étaient entendus sur la base de leur antisémitisme commun. Déjà dans les années 20, « papi Ford » avait imprimé et envoyé en Allemagne à ses frais un tirage d’un demi-million du « Protocole des Sages de Sion », et ensuite deux de ses livres, « le Judaïsme mondial » et « l’Activité des Juifs en Amérique ».

Henri Ford a reçu d’Hitler la décoration suprême du 3e Reich. Tandis que la compagnie américaine General Motors avait en sa procession le plus important fabricant des automobiles Opel, produisant les camions pour l’armée Blitz

A la fin des années 20 et au début des années 30, Ford, d’après quelques sources, entretenait généreusement le NSDAP (à ce sujet se sont conservés des témoignages écrits de Franz Schwarz, il est vrai que celui-ci n’a pas donné de sommes concrètes). En signe de reconnaissance, Hitler décora Ford de la Grand Croix de l’Aigle allemand, la plus haute distinction du Reich que puisse mériter un étranger. Cela eut lieu le 30 juillet 1938 à Detroit, au cours d’un repas de fête auquel assistaient environ mille cinq cents Américains célèbres. L’ordre fut remis par le consul allemand. Ford en fut, dit-on, si ému qu’il se mit même à pleurer. Après quoi Ford prit sur lui l’entier financement du projet hitlérien de « l’automobile populaire », et il obtint en fin de compte 100% des actions du consortium Volkswagen.

Les liens de Ford et d’Hitler étaient à ce point solides qu’ils ne se relâchèrent pas, même pendant la guerre. A ce moment avait été votée outremer une loi spéciale qui interdisait toute collaboration avec les hitlériens (Trading with the enemy act), mais cette loi n’avait, semble-t-il pas de poids pour Ford. En 1940, Ford refusa d’assembler les moteurs des avions de l’Angleterre, en guerre avec l’Allemagne, et au même moment, sa nouvelle usine, dans la ville française de Poissy, commençait à sortir des moteurs pour les avions de la Luftwaffe. Les filiales européennes de Ford fournirent à Hitler en 1940 65 000 camions, gratuitement ! Dans la France occupée, la filiale de Ford continuait à produire des camions pour la Wehrmacht, et son autre filiale d’Alger fournissait au général hitlérien Rommel des camions et des blindés. A ce propos, un truc remarquable : à la fin de la guerre, l’aviation de l’alliance rasa la ville allemande de Cologne. Seuls les quelques bâtiments des usines Ford restèrent intacts, par l’effet de quelque miracle ! Cependant Ford (et en même temps ses concurrents de General Motors) obtint du gouvernement des USA des compensations pour les dégâts « causés à ses propriétés en territoire ennemi ». Par ailleurs General Motors possédait l’un des plus importants consortiums automobiles d’Allemagne, Opel, qui produisait les camions militaires du modèle Blitz, « l’éclair ». Sur la base de ces voitures, des esprits ingénieux créèrent les tristement célèbres « gazenwagen », chambres à gaz sur roues. Au début de la Deuxième Guerre Mondiale, les investissements des corporations américaines dans leurs filiales allemandes atteignaient au total environ 800 millions de dollars, ceux de Ford ont été estimés à 17, 5 millions de dollars.

Les flux monétaires des USA vers l’Allemagne étaient contrôlés par les services secrets américains

Vous vous souvenez de l’épisode des « Dix-sept instants du printemps », quand le général nazi Karl Wolf rencontre le chef de la CIA Allan Dalles ? Les historiens posent souvent la question : pourquoi le président Roosevelt a-t-il envoyé précisément Dalles mener en suisse des négociations séparées ? La réponse est évidente. En janvier 1932, eut lieu la rencontre d’Hitler et du financier britannique Norman Montaigu. Iouri Roubtsov, docteur en sciences historiques, membre de l’académie des sciences militaires, suppose que « fut conclu un accord secret de financement du NSDAP ». « A cette rencontre, écrit Roubtsov, assistaient aussi des politiciens américains, les frères Dalles, ce que n’aiment pas évoquer leurs biographes. » L’un des frères était le futur directeur du contrespionnage américain, Allan Dalles. Est-ce une simple coïncidence ? Comme l’affirment certains historiens, c’est précisément Dalles qui contrôlait personnellement tous les flux monétaires qui arrosaient le Reich, depuis la campagne électorale d’Hitler en 1930. Elle fut d’ailleurs partiellement financée par IG Farbenindustrie, qui se trouvait alors déjà sous le contrôle de la Standard Oil de Rockefeller. Et voici que Roosevelt envoie précisément Dalles aux pourparlers secrets, pour la bonne raison que celui-ci savait mieux que personne quels Américains avaient magouillé et combien ils avaient investi dans la croissance économique du Reich. Pourquoi Dalles a-t-il interrogé avec tant d’insistance le général Wolf sur les actifs des « nouvelles autorités allemandes » et leur réserve d’or ? Mais parce qu’on lui avait donné comme mission de « récupérer » au plus vite toutes les dépenses !

Le thème du financement d’Hitler par les corporations anglo-américaines est si vaste qu’on ne peut guère le traiter en un seul article de journal. L’histoire d’Ernst Hanfstaenglen, Américain d’origine allemande qui servait de « tuteur » à Adolf Hitler, de la part des services secrets américains dans les années 20 et qui transmettait au futur führer l’argent des hommes d’affaire d’outre Atlantique est restée en dehors du cadre de notre récit. Nous n’avons pu pleinement exposer le rôle de l’Anglais Norman Montaigu dans le financement d’Hitler et le schisme de l’élite anglaise, observent des collègues qui se proposent de poursuivre l’étude des flux financiers qui ont nourri le nazisme allemand.

Et maintenant une question : qui a déclenché la Seconde Guerre Mondiale ? Vous maintenez toujours que c’est à cause du pacte Molotov-Ribbentrop ? Ou plutôt de Londres et Washington ? Vos avis ?

Traduction Laurence Guillon

Voir aussi
Le Mythe de la "bonne guerre" par Jacques R. PAUWELS